Située dans le centre historique de Liège, la Demeure regroupe la Cafétéria Collective Kali, des bureaux associatifs et des logements. C’est un espace de rencontre convivial, de propositions politiques autonomes et de solidarités concrètes.
Nous avons besoin de votre soutien pour acquérir ce bâtiment que nous louons actuellement et qui sera bientôt mis en vente. Le coût de rachat du 32, rue Saint-thomas est de 400.000€ (comprenant des travaux de mise en conformité et d’isolation).
Versez sur le compte de projet "Racheter le 32 rue Saint-Thomas !" géré par la Fondation Roi Baudouin.
N° de compte BE10 0000 0000 0404
BIC: BPOTBEB1 de la Fondation Roi Baudouin
avec la mention
(attention mention structurée)
Versez sur le compte de projet "Racheter le 32 rue Saint-Thomas !" géré par la Fondation Roi Baudouin directement sur la plateforme de paiement de la Fondation (Bancontact, Maestro, Visa).
Vous pouvez nous envoyer un email à l'adresse info@cckali.be
Dans sa configuration actuelle, le bâtiment du 32 rue Saint-Thomas comprend un rez-de-chaussée dans lequel se trouve la Cafétéria collective, une cour, un bâtiment à l’arrière dans lequel l’ASBL Voix de femmes à ses bureaux, un appartement au premier étage, un appartement au deuxième étage et un studio au dernier étage.
Nous avons entamé un processus de réflexion quant à une opportunité d’achat. Quels sont les avantages et les inconvénients pour une dynamique comme la nôtre d’être propriétaire ? Quels types de rapports avons-nous avec la propriété ? Que voulons-nous éviter ? Comment allons-nous nous y prendre ? Autant de questions qui ont guidé notre démarche.
Nous avons opté pour l’achat du bâtiment à condition de le soustraire définitivement par cet acte à la logique du marché immobilier.
Nous souhaitons pérenniser le lieu et ses usages pour qu’il reste un espace de rassemblement et de propositions politiques autonomes, de solidarités concrètes, aussi émancipatrices que conviviales.
Nous avons créé une architecture juridique qui nous permette d’une part de mettre les usager·ère·s au cœur de la prise de décision de tout ce qui concerne la vie du lieu, son entretien, sa destinée… et d’autre part, de faire en sorte que le lieu appartienne à ses usages plutôt qu’à des usager·ère·s qui ne sont que de
passage (propre de la condition humaine sur terre).
Nous avons créé une fondation privée « Mur par Mur » qui sera propriétaire de l’immeuble et qui confiera son usage à des personnes physiques ou morales en accord avec son objet social, auquel la fondation est elle-même bien évidemment tenue : « sortir durablement des biens immobiliers du marché spéculatif et en confier l’usage à des collectifs ou personnes œuvrant à, et soutenant la transformation sociale dans une optique de solidarité, d’écologie politique, sociale et populaire, ainsi que de lutte contre toute forme de domination et de discrimination ».
La cafétéria collective a ouvert au printemps 2017. Elle est née de la volonté de mettre à disposition de collectifs n’ayant pas leur propre espace, un lieu facile d’accès pour se rencontrer, se réunir, tenir des ateliers, un repas à prix libre, etc. Avec pour seule condition d’expérimenter l’autogestion d’un espace commun pour en faire un lieu vivant où des liens inédits et solidaires pourraient se construire.
Au fil du temps, les usages se sont étoffés. Un esprit du lieu s’est constitué, précisant un nous, où vit l’attachement à la cafétéria et à la multiplicité des identités et des pratiques qui la traverse. L’espace de la cafétéria a été aménagé pour qu’il devienne une brèche dans la ville marchande (on ne peut pas y développer d’activités commerciales ni demander une entrée payante), pour y renforcer les possibilités de s’informer et de se former au contact des autres.Quand cela a été nécessaire, cette cafétéria s’est transformée en refuge pour migrant·e·s, en point de distribution pour les oublié·e·s du confinement, en centre logistique lors de la crise covid, en cuisine de collectivités pour les victimes des inondations…
Dans un contexte général de perte de droits sociaux, nous avons créé des liens pour développer de nouvelles formes de solidarités. Cette coopération renforce notre résistance aux politiques de la ville qui font que les personnes qui ne peuvent pas payer soient condamnées à l’isolement, à l’immobilité ou à l’errance perpétuelle. Elle nous permet de déjouer la logique qui veut que les droits fondamentaux ne soient garantis qu’aux personnes propriétaires et solvables.
Les modes de fonctionnement au sein de la cafétéria évoluent au gré des problèmes rencontrés en chemin, des apprentissages qui en découlent, des personnes qui font vivre le lieu et des usages réguliers ou plus ponctuels. C’est à travers un processus collectif, que nous avons jusqu’ici pris soin du lieu, que nous l’avons fait évoluer et y avons assumé les contraintes liées à sa gestion.
Notre époque est traversée par des crises qui se multiplient et s’approfondissent. Au point qu’il nous est de plus en plus difficile d’entrevoir une issue favorable à notre situation. Qu’arrivera-t-il demain si on continue comme ça ? Peut-on encore croire celles et ceux qui nous resservent à chaque crise que les solutions sont à trouver dans les efforts individuels, le marché et la technologie ?
Cette analyse pessimiste de la situation ne doit pas nous tétaniser, mais être le ferment depuis lequel on réinvente le futur. Nous proposons de rompre avec la logique du marché et les valeurs d’échange encadrant les usages et les relations sociales, d’imaginer et d’expérimenter des manières de vivre et d’organiser notre vie sociale selon les principes de la coopération et de l’association.
Il n’y a rien de mieux pour défendre notre droit à la ville, altéré par la spéculation immobilière, qu’une reprise de bâtiment. Il n’y a rien de mieux pour qu’advienne une écologie politique conséquente, que de partir de notre vie concrète, des difficultés que nous rencontrons pour nous loger, nous nourrir correctement, nous rencontrer et socialiser. Il n’y a rien de mieux que la mutualisation des espaces pour défendre celles et ceux qui fabriquent ensemble une subsistance commune.
De cette expérience qu’a été jusqu’ici la CCKali, nous avons appris que les fleurs ne poussent pas automatiquement là où croît le désert, et qu’il importe de penser et pratiquer les conditions matérielles, politiques et affectives d’une véritable alternative, ici et maintenant.
C’est notre pari et c’est le sens de ce possible que nous voulons propager, depuis le CCKali, de proche en proche, de quartiers en quartiers, en résonance avec les tentatives amies, partout où elles se produisent.